Je ne suis pas un plasticien. Je ne suis pas un illustrateur. Je ne suis pas un photographe.
Je suis un écrivain. J'écris, avec des mots et de la lumière, des pixels et de l'encre, sur des papiers réels ou électroniques.
J'écris en espérant que vous viendrez voyager avec moi dans ces rectangles qui délimitent le monde et ouvrent sur l'imaginaire, le mien, le vôtre, et que nos visions se confronteront, se rencontreront, se parleront, s'opposeront peut-être.
J'aime les images qui parlent, plus que celles qui montrent. Pour les mettre dans la boîte, j'ai longtemps tourné, me suis penché ou accroupi, à la recherche de l'angle et du sens.
Une belle photo, cela n'existe pas. Une bonne photo, c'est d'abord une géométrie, "un cadrage", définition pertinente, ce que l'on garde et ce que l'on enlève, ce que l'on décide de montrer et ce que l'on veut masquer. Parce que l'image que l'on veut écrire est exactement là, dans ces traits, ces lignes et ces ronds, ces volumes où l’œil peut se perdre, rassuré d'être guidé et toujours contenu entre ces quatre lignes aux proportions rigoureuses. Les couleurs, les matières, l'instant viennent après.
Le XXème siècle a été exposé, comme aucun autre siècle avant lui, à travers des millions de rectangles 24 par 36, homothétie magique du 2 et du 3, imaginée par hasard par Oskar Barnack, l'homme qui a réellement inventé la photographie et lui a permis de descendre dans la rue. Des millions se sont improvisés conteurs, collectionneurs, voleurs... Les meilleurs se sont révélés écrivains, journalistes, reporters. Ils ont rapporté le monde dans leurs merveilleuses boîtes magiques et nous l'ont donné en partage.
Ils ont mis le rectangle dans nos mains.
Entrez dans mes yeux, je vous donne ce qu'ils ont vu.
Thierry Guedj
Eté 2023
PS : ces photos ont été spécialement préparées pour être vues sur grand écran et en taille maximale en cliquant dessus. Certaines ont volontairement été laissées sombres pour que votre regard cherche les détails.
A vous de voir...